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  • : Le blog de Zen-en-toutt-cirkonstanss
  • : Viens partager ma philosophie et mes écrits, et découvrir mille et une chose sur l'homo senegalensis avec "SENEGALAISERIES" et "MON DICO PERSO", les tarabiscotages de la vie en couple avec "VIE A 2 HORS DU BLED" et la question du metissage et du retour au bled avec "LES REFLEXIONS DE BJ" Humour et optimisme sont les maîtres mots de ce blog. L'Afrique c'est peut-être dur, mais comme Phileas Fog, on y arriveraaaaaaaaaa ! Bon surfing !
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  • Zen-en-toutt-cirkonstanss
  • 30 ans,sénégalaise, journaliste,  stupidement optimiste et positivement amoureuse de mon continent. Aime écrire er rêvasser.
  • 30 ans,sénégalaise, journaliste, stupidement optimiste et positivement amoureuse de mon continent. Aime écrire er rêvasser.

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 07:54
  via-deux-couple-figurines.jpgV I E  A  2  H O R S  D U  B L E D


Help ! Je vis avec un artiste ! vie-a-deux-informaticien.jpgvie-a-deux-cuistot.jpgvie-a-deux-rappeur.gif



Il mange à « pas d’heure », ne dort que quelques heures par nuit, n’a aucune conscience de l’heure qu’il est, encore moins du temps qu’il fait…Il vit couleurs, saveurs, odeurs, crayons, pinceaux, pixels et clé de sol… Vivre avec un artiste, oui ! Vivre comme lui, … non !


Des goûts, des couleurs et du bruit…


Cas de figure n°1
Les hommes aux fourneaux… un rêve pour vos copines, un cauchemar pour vous ! Vous trouviez top que doudou soit Maître cuisinier dans un grand restaurant gastronomique, mais ça c’était à l’époque… Des dizaines de kilos en plus et quelques années plus tard vous en avez marre
de la cuisine plus laboratoire qu’autre chose
du cumin, de la cannelle et du basilic et d’un milliard d’autre épices que vous retrouvez systématiquement, même dans les œufs sur le plat…
de manger des pavés de…, nappés de…, sur des lits de… Vous rêvez d’un bon grec…pour changer !
de son bourrelet ventral transformé en bouée qu’il justifie par son métier


Cas de figure n°2

Chez vous, c’est « Technicolor land », comme le studio ou l’atelier viendront avec la célébrité, pour l’instant Doudou, peint, tagg, dessine voire « photoshopise »dans le garage… qui est en fait sa deuxième maison ! Ce n’est pas compliqué il ne quitte son micro univers que parceque’une crise d’hypoglycémie le mettrais en retard pour honorer ses commandes. Monsieur créée et quand Monsieur crée, Monsieur ne doit être dérangé sous aucun prétexte en d’autres termes : jamais !


Cas de figure n°3
Craquant son air d’être toujours quelque part à des millions d’années lumière ? Au début oui… mais là, vous devez avouer que trois ans plus tard vous commencez sérieusement à en avoir ras le tissage ! Et ce même air perdu vous irrite plus qu’autre chose. Que voulez-vous ? Doudou est compositeur, et non content de vous imposer, Bach, Ravel et Litz à longueur de journée, ses iris se perdent éternellement dans les bégonias des balcons d’en face, non parce qu’il pense çà vous mais parce qu’il est en période intensive d’écriture hautement lyrique…  Pareil pour la version Sarcelloise de Sean Paul, certes c’est avec forces compositions personnalisées qu’il vous a séduites, vous vous rappelez encore le cœur battant ce fameux soir où au rez-de-chaussée de votre immeuble de 15 étage, il a déplacé tout son possee pour vous chanter « prenons notre temps des Poetic Lover – version ragga » Seulement voilà, y’en a marre
d’écouter de la ragga de l’aube au coucher du soleil… Oui vous aimer les ragga session sur Traces TV mais de tous les voir se dandiner dans votre 25m2 malgré les murs insonorisés, vous en êtes devenue allergique !
Qu’il vous appelle sweety et qu’il vous parle patois de la Jamaïque
Qu’il appelle tous vos potes « màààn »



Vous vous sentez concernée par l’un de ces trois cas de figure ?... Vous vivez avec un artiste ! A appliquez impérativement si vous voulez tenir le coup :


Qu’il soit, infographiste, jazzman, ou baryton à l’opéra de Paris, votre doudou est un artiste, dans l’âme… mais surtout et malheureusement dans les comportements de tous les jours. Bien sur l’exception reste de tout temps celle qui confirmera la règle mais dans le cas contraire il va falloir gérer :

Son alimentation :

Constat : Doudou mange horriblement mal, d’abord parce que quand on mange on se tache ensuite parce qu’on ne s’essuie pas sur ses partitions, sur son clavier d’ordinateur et autre chevalet… Donc doudou se gave de caféine, de thé vert de Chine, et de boisson hype énergétique et d’un milliard de barres chocolatées, histoire de tenir la route, mais omet de manger correctement…et puis c’est un peu de votre faute, comme doudou est sédentaire à vie, vous lui avez interdit de manger KFC ou Pizza Hut (ben parce qu’à longueur de journée ça va le faire grossir grave, tiens !)

Solution : Réhabituer doudou à s’alimenter normalement… Avec amour (…et quand ça ne vous prend pas trop la tête) préparez lui des plateaux équilibrés à base de crudités, de sucres lents : pommes de terres, pâtes, en évitant les sauces trop grasses et exigez qu’il dîne avec vous au moins trois soirs par semaine.


Son body


Constat : Cheveux hirsute et pelliculé, fringues « je-bosse-chez-moi-wear », mains et orteils pleines de peintures… Si il y a bien une chose qui ne préoccupe pas doudou, c’est son apparence : dès son réveil vers 1’h45, il saute sur son clavier et reprends l’habillage du site Web sur lequel il travaille, farfouille dans les innombrables partitions à la recherche de celle de la veille, saute sur son bloc note et son crayon pour écrire façon Eminem… Tout ça évidemment sans passer par la case « dents blanches, haleine fraîche », votre artiste de doudou n’a qu’un seul credo, clope, café et création…

Solution : Arracher lui la promesse de s’occuper un peu mieux de lui. Peu vous importe qu’il soit créatif au saut du lit, mais qu’il fasse les choses dans les règles : On se brosse les dents, on prends sa douche, petit dé-pelliculage au passage et après on entame sa journée d’artiste… vu ?


Son « moi »


Constat : « Je suis artiste mais je me soigne… » voilà le bouquin que vous allez lui offrir pour son prochain anniversaire : doudou est asocial, rêveur, distrait, en un mot comme en cent : à côté des ses converse ! Vous ne sortiriez pas ensemble depuis tant d’année vous seriez persuadée d’avoir affaire à un mutant ! Votre appartement pourrait prendre feu qu’il ne s’en rendrait pas compte… Il ne s’occupe de rien, ne se souviens d’aucun numéro, ne reconnaîtrait pas votre patron dans la rue et ne sort jamais le chien qui est pourtant le sien…

Solution : Soyez claire, il ne vous viendrait pas à l’idée de lui demander de choisir entre son art et vous… point d’ultimatum, cela ne vous empêchera pas moins d’avoir une discussion sérieuse ave lui , discussion où vous allez commencer par vider votre sac…. Avant d’arriver à des résolutions :
Fini les partitions, CDs, pinceaux et toiles, qu’il faut affronter pour aller au pipi room.
Fini aussi votre intendance à toute épreuve, oui il crée…que cela ne l’empêche pas de payer les factures, de régler la baby-sitter, d’aller chercher le pain, de descendre les poubelles ou de remplir sa feuille d’impôts.

Allez éxecution !
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 07:50
via-deux-couple-figurines.jpg
V I E   A  2  H O R S    D U   B L E D

vie-a-deux-belle-famille.JPGNos familles se rencontrent…
Comment en faire des "belles-familles"


Jusque là vous aviez entr’aperçu sa môman, sa petite sœur-alliée-de-toujours et Max, son teckel. Mais votre relation prenant une certaine tournure, vous avez décidez après presque neuf mois de faire se rencontrer vos deux univers. Son paternel, sa marraine Jeannette et son grand-père. Votre frère aîné, votre grand-oncle Marcel et votre ribambelle de cousins-cousines.


Palpitations…


Au moment de recevoir vos deux familles chez vous, vous frôlez tous deux l’apoplexie. Une chose était effectivement de programmer une rencontre, de contacter tout le monde par téléphone, de penser au menu, aux boissons, aux canapés et au parfum d’ambiance… Une autre est de vous rendre compte que vous êtes devant le fait quasiment accompli. Après avoir vérifié et re-re-vérifié la sauce graine qui mijote à feu doux, contrôlé la symétrie du blanc-manger coco, vidé la moitié de la bouteille de Javel dans la cuvette des WC, mis le chat sur le balcon et enfermé le chien dans le débarras. Après avoir rectifié pour la quatorzième fois l’angle du tapis, perpendiculaire aux pieds du clic clac, essuyé au Sopalin le pourtour de l’évier, en profiter pour y verser le restant de la Javel, après avoir retouché votre make up, en l’occurrence, opté pour un gloss plus discret que votre grenat initial et définitivement retiré vos faux cils, vous voilà aux côtés de doudou, tous deux aussi nerveux que le jour de l’oral du bac. Lui en chemise à fines rayures sur pantalon à pince et vous en petite robe à carreaux bleu pâle au décolleté bien sage, histoire de ne pas passer pour Betty Boop. Sauf que l’oral du bac, à côté de ce que vous allez devoir démontrer en termes de savoir-vivre, de savoir-être et de savoir-faire, c’est un pur délice.


Dring dring !

Là. Ça y’est. Il et venu le temps de la confrontation. Doudou et vous entrez dans un nouveau millénaire …Vous connaissez doudou par cœur et vice versa. En revanche, le siens et les vôtres, ç’est un peu plus compliqué. Il va donc falloir gérer, car au-delà de votre cuisine ou de la tenue vestimentaire de doudou ou encore de la teneur javellisante de vos canalisations, tout, absolument tout risque d’être passé au peigne fin. Ne perdez pas de vue que dans la plupart des cas, pour la famille de l’autre, vous êtes l’étrangère, celle qui vole le fils aîné, ou unique. Celle qui a su s’imposer au point que doudou prenne la plus grande décision de son existence, quitter le giron maternel pour emménager avec vous. Ne vous formalisez pas trop si les femmes de « sa » famille vous passent au crible, si sa cousine de 15 ans qui l’a toujours adoré vous demande à voix haute si vous faites du roller (beuark vous détestez ça..), aimer la techno ou le saut à l’élastique, bref si comme son cousin vous vivez dangereusement, sous entendu, si non que faites-vous ensemble ? Si sa tante vous demande pourquoi il n’y a pas de plantes vertes et si sa grand-mère vous interroge sur votre lignée depuis votre arrière grand père en secouant la tête d’un air consterné. … ne vous inquiétez pas, doudou aura lui aussi sa dose. Votre frère aîné d’amour, ingénieur réseau ne manquera pas de le questionner sur ses connaissances informatiques en s’étonnant de l’absence d’ordinateur, de modem, d’Internet bref de modernité dans votre appartement… Votre grand-mère n’hésitera pas à lui soutirer des informations concernant son salaire net, son 13e mois ou  le montant de son assurance vie (Ah bon vous n’en avez point jeune homme,  c’est préoccupant… ). De même votre père glissera quelques petites remarques ironiques concernant la bouteille de rouge choisie par doudou, pendant que son père à lui refusera tout net le dessert (allergie à la noix de coco, vous comprenez…)


Get relax !

C’est érigé en règle dans votre couple, pour chaque problème il existe une  solution… Et le cas de figure auquel vous êtes en cet instant même confrontés, alors que grâce au ciel le cappuccino fait « l’u-na-ni-mi-téééé », ne fera pas exception. Décidez donc de restez zen. Certes lorsque vous vous commettez avec doudou pour le meilleur et pour le pire, il n’est guère question de faire abstraction de sa famille. Ne dit –on pas que lorsqu’on épouse un homme on s’unit également à toute sa famille ? Cela dit soyez intelligente. Doudou vous aime… et aime aussi sa mère, ses sœurs, ses cousines, son grand-père et son passé d’enfant chéri et gâté pleins de beaux souvenirs, tout comme vous quoi ! Alors l’intelligence sera bien évidemment de faire preuve d’abnégation, de patience, de tolérance… Vous la voleuse, vous l’étrangère, celle qui se prend pour… on risque de vous faire une petite gueguerre pleine de choses faites et dites sans faire exprès, l’air de rien, juste comme ça. Des petites remarques aigres douces qui risque de grincer à vos oreilles. Alors prenez sur vous et consolez vous en sachant que doudou vit certainement la même chose. Faites le pour vous deux, parce que vos familles, avec les tares de chacun, les insuffisances des uns et la détresse dissimulée des autres, vos familles avec leurs joies et leurs peines, ces familles là font à jamais partie intégrante du couple que vous formez. Quoique l’on vous dise, ne vous énervez pas, restez calme. Souriez et relativisez. Montrez leur que votre maturité vous empêche de vous abaisser à répondre à certaines piques. Apprenez à avaler les couleuvres et montrez que vous êtes résistante, ils finiront par se lasser des sempiternels petits conflits et par vous considerez enfin comme un membre à part entière de la famille (vous pourrez enfin vivre en parfaite harmonie (ben ouais…) Démontrez leur que ce n’est pas parce que vous êtes avec leur fils que vous le leur arrachez. Prenez souvent l’initiative de les appelez, allez leur rendre une petite visite de temps en temps, soyez complice avec ses sœurs, gentille avec ses cousines, copine avec ses frères, câline avec les bébés de la famille et à l’écoute des grands-parents, même si la collection de porcelaine de chine de sa mémé ne vous passionne pas plus que ça. Bref trouvez le juste équilibre entre personnalité, maturité, tolérance et … je m’en foutisme…
On sait, c’est pô facile…
Fallait pô les inviter !!!
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 07:28
M O N   D I C O   P E R S O


                                                     8 Mars
: Date symbolique qui célèbre chaque année la femme où qu’elle se trouve
villageoise-africaine-figurine-2.JPG
Et voilà,  comme chaque année, 8 mars par ci, 8 mars par là ! L’épouse, la mère, la fille… sont encensées, glorifiées, 20/20 et patati et patata… et demain, c’est fini ? Retour à la case départ c’est ça ? la cuisine, les gosses, les patarrons, les bonnes  et Môussé au clando du coin jusqu’à pas d’heure ? Pff ! Tu parles d’un hommage !


C’est soit disant votre jour, celui où l’on vous sublime, où l’on vous magnifie, où l’on salue votre valeur, votre courage… Sauf que vous, entre « Patarron-bi *» qui prend un malin plaisir à vous faire rédiger 40 fois la même proposition financière, « Taaw *» et « Tchaat *» qui ont tous les deux choppé la bronchopneumonie du siècle et votre homme qui est fidèle au poste… à l’after work, un verre de JB à la main pendant que vous tentez de remplacer l’ampoule de la cuisine pour jeter un coup de cristallin sur le dîner… Eh bien vous, n’avez pas la tête à ça !
D’ailleurs si c’était vraiment votre jour, les enfant seraient douchés, en pyjama et au lit façon ventre-plein-nègre-content…  Votre homme serait quant à lui à vos côtés, à vous mitonner un amour de petit dîner pendant qu’en robe sexy ( au décolleté complètement asymétrique), dessous affriolants et chignon bas ultra tiré, vous siroteriez une coupe de bissap ou de Laurent Perrier. Seulement voilà, le crâne envahi de repousses, (pas le temps ces temps ci pour un défrisage au top !) le bandana bleu de « Tchaat » négligemment noué, en jogging Adadas et Tshirt  « Jumbo aka saparal* » vous regardez vos mômes s’extasiez devant « Milagro* » et appuyez sans relâche depuis un bon quart d’heure sur l’interrupteur de la cuisine et donc de l’ampoule, qui décidément ne veut rien entendre… Vous avez dit 8 mars ? Vous avez beau tordre le cou de tous les côtés, vous n’apercevez aucun changement. Ce matin au bureau point de bouquet livré aux aurores par votre Môussé*transi d’amour. A la pause, point d’invitation pour un déjeuner surprise et arrivée à la maison, une fois Ndakaruu Ndiaye* traversée d’un point à l’autre avec un kilo de patience et une tonne de résignation, point de comité de réception, point de tapis rouge, vos bonnes ricanent bêtement comme d’habitude dans leur coin et vous, vous vous demandez si il existe sur terre une fille assez stupide pour penser qu’une journée lui étant consacrée puisse changer quoi que ce soit ! Vous filez tristement chez Narr-le-Maure*… Il faut bien la remplacer cette ampoule…

Dans la boutique, une bouteille de coca dans une main et un pain thon entamé dans l’autre, deux p’tits jeunots façon boys rappeurs, complètement à côté des réalités, clope au bec et « yo » à la bouche…pff navrant ! Surtout quand l’un deux vous apostrophe : « Hé guel* do niou fayel tchaine ? », La dignité courageuse, vous risquez un « douma seen morom han ! *» qui s’éteint dans votre gosier aussi vite qu’il est né… Le boutiquier édenté et rigolard, vous demande narquois si vous savez changer une ampoule et en profite pour vous envoyer son haleine fétide première pression, direct dans vos narines… Vous aimeriez lui dire que même si aujourd’hui vous êtes dans le marketing, lorsque vous usiez vos strings au département PC (comprenez physique chimie évidemment…) de l’UCAD (et appreniez accessoirement l’ampoule de A à Z…) il arpentait  tout Nouadhibou en sarouel et à dos de chameau, tout ça pour vendre des dattes dont personne ne voulait… by the way, vous auriez aimé dire à ces jeunes efferronttés que vous auriez pu les « djoor téméri yoon », mais vous ne voulez pas être méchante, encore moins vulgaire gratos, alors vous vous abstenez de tout commentaire non sans avoir lâché un de vos tchipatoo* dont vous seule avez le secret (vous savez celui qui fait pleurer votre bonne…) et vous rentrez chez vous, l’ampoule sous le bras.

Deux heures plus tard après avoir vaguement regardé le JT sur la RTS, les enfants couchés (après avoir récité 14 fois le théorème de Pythagore et deux fables de La Fontaine), les bonnes scotchées devant la dramatique du mercredi, vous êtes abattue… ! En larmes sur la couche qui fit les beaux jours de votre libido, l’ampoule toujours sous le bras, au comble de l’affliction, vous pleurez sur vous et votre féminité perdue, sur votre capital « mokhe pocc » qui se barre à grand coup de pagaie… vos seins s’effondrent soumis à la dure loi de la pesanteur, un double menton à pris ses quartiers sans vous demander votre avis. Vous réalisez que vous n’aurez jamais la chevelure de Béyoncé et que le greffage ne vous ira jamais aussi bien que Naomi, Boooouh ! Tant qu’à faire des bilans, vous en profitez. Vive le masochisme ! Ni une ni deux, vous voilà « tatinenn *», l’œil ultra sévère, vous affrontez votre profil dans le miroir en pieds de votre armoire six battants. Que vous ayez depuis toujours, des orteils maigres et allongés… ? Garawool*, que vos mollets soient quelque peu arqués ? Passe encore,…Mais c’est une fois passé le seul de ces fameux mollets que tout se gâte. Vos genoux jadis ronds « juste ce qu’il faut) sont aujourd’hui engorgés dans une masse adipeuse tout ce qu’il y a d’épais, vous ne distinguez même plus la ligne de démarcation entre vos cuisses, quant à votre ventre… Votre ventre d’origine, bombé (juste ce qu’il fallait) s’est transformé en chambre à air de car rapide. En fait vous pesez bel et bien le double du poids que vous pesiez lors de vos noces !Vos bras sont flasques à souhait, enfin votre visage avec les cicatrices, petite boutons et autres gaietés ornementales que vous vous efforcez de dissimuler sous des couches de poudre compact because le fond de teint ça colle lorsque la canicule fait des siennes, votre visage ne peut être qualifié de resplendissant. Pores dilatés, points noirs, excès de sébum…Pourtant les produits gommants et exfoliants s’empilent dans votre salle de bains, de même que l’intégralité de la gamme Clearessence Lemon Vitamin C, de quoi vous faire un teint éclatant sans une goutte d’hydroquinone… ça fait trois cent ans que vous n’avez pas fait de masques. En fait vous êtes rattrapée par un quotidien où vous avez de moins en moins de place pour vous. Donc vous vous laissez aller… et ça dure depuis un bon moment pff…. Si c’est pas navrant ça ! Décidément malgré ce que vous considerez comme des circonstances atténuantes, vous n’êtes pas fière de vous et en baissant la tête de découragement, vous vous rendez vraiment compte de l’aspect de vos pied. L’orteil long et maigre, on l’a déjà dit, mais vous constaté que le blanc de la french faite pour la Tabaski n’est plus qu’un souvenir, que la corne s’est extra développée sur vos talons et que vous avez un cor à chaque orteil, conséquence de votre entêtement à porter des chaussures fermées de préférence à talon alors que le podologue (comprenez spécialiste du pieds) vous a expressément recommandé pour soulager votre dos de ne porter que des sandales plates (ben voyons !)
Dépitée, vous vous affalée sur votre lit king size, et continuez à faire ce que vous n’aviez plus le temps de faire : broyer du noir !
Mais c’est que ça ne peut plus continuer comme cela, il va falloir que vous vous ressaisissiez …
Vous avez l’impression d’être devenue une vieille bonne femme fade et sans saveur, passant son temps à nourrir son mari et ses enfants, hurler après sa bonne maudire son patron et s’overdoser de « Rubi ». y’a-t-il seulement quelques pincées de sel dans votre existence ? oui vous aimez votre mari, oui vous adorez vos enfants, oui on apprécie et reconnaît vos qualités au boulot… Mais en dehors de ça… ? Et puis à quand remonte le dernier vrai câlin avec l’homme de votre vie… Pfff ! Vous ne vous rappellez même pas. La semaine dernière non ? Bref des siècles ! Tout comme cela fait des siècles que vous n’avez pas couru un 100m, danser un mbalax ou une salsa bien pimentée… Evidemment vous êtes dans l’exagération, mais quand on broie du noir, on y va à fond non ?
C’est dans cette position, un torchon de cuisine trempée de larmes (et accessoirement de morve…) que l’homme de votre vie ( et accessoirement père de vos enfants…) bref que Nidiaaye vous trouve, paupières gonflées, un trop plein de chagrin suintant de vos neurones. L’homme de votre vie qui comme toujours dans ces cas là, ne sachant trop quoi faire, vous demande à tout hasard s vous avez « vos affaires là » ou si vous vous êtes encore une fois disputée avec la bonne… Vous inondez alors son épaule, chialant de plus belle en bégayant que vous êtes et resterez décidément une éternelle incomprise, tout juste bonne selon Nidiaaye* à avoir ses ragnagnas et à vous crêpez le chignon avec les domestiques … Et tout juste bonne selon vous à se faire engueuler par patarron-bii, à pratiquer le « masla* » avec sa belle-famille, et atomiser ses rêves de jeune fille… Bref rien à foutre du 8 mars. Ce que vous voulez vous, c’est du bonheur, du soutien, de la tendresse, et beaucoup d’amour, comme au premier jour quand Nidiaaye en jean et Lacoste venait vous faire la cour chez votre père à Dieuppeul*, comme au premier jour de votre mariage… et ça vous le voulez tous les jours de l’année, 365 jours sur 365…, le 8 mars certes, mais aussi le 9 le 10 et le 11 et ainsi de suite, jusqu’à ce que la mort vous sépare… !


*Patarron-bi
: Le boss, le patron
*Taaw : l'aîné des enfants
*Tchaat : le benjamin des enfants
*Jumbo aka saparal : célèbre slogan ventant les délices du bouillon jumbo
*Milagro : personnage de télénovela colombienne
*Moussé : Monsieur, époux
*Ndakaru Ndiaye : Nom affectueux pour Dakar
*Narr-le-maure : épicier mauritanien
*Tchipatoo : bruit de bouche qui exprime le dédain
*Tatinenn : a poil
*Garawool : c'est pas grave
*Nidiaaye : époux
*Dieuppeul : quartier dakarois


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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 07:11
BJ-love-st-valentin.jpgL E S   R E F L E X I O N S   D E   BJ

Partagez l'univers de BJ jeune métisse franco-sénégalaise de 24 ans vivant à Paris. A little bit déjantée, en surcharge pondérale perpétuelle, que ferait-elle sans ses meilleures amies, Clémence et Soumaïla ... ? Au soir du 31 décembre, elle se fait plaquer par son mec, un largage qui marque un nouveau départ. je vous invite àpartager ses réflexions et à me donner votre avis sur ce journal très particulier...


comment zapper « LUI »… ?
Bien qu'ayant abandonner le processus d'élaboration des rézolucheunn's (pff que de toutes façons on ne suit jamais de chez never...), zapper mon scélérat de désormais ex était en 10e position...
« Ben comme il t’a zappée tiens ! » Merci Soumaïla mais pour l’instant mes neurones ne veulent pas mettre un point à cette histoire. En même temps je n’ai pas eu de nouvelle depuis mon sms de licenciement… Donc je dois être l’unique personne encore tarabustée par cet épisode…
Absolument oublier « LUI » et…passer à autre chose ! Plus facile à dire qu’à faire tiens ! Pourquoi ? Ben parce que Paris à elle toute seule est depuis quinze jours un gros cœur palpitant dégoulinant de séduction, immergée dans une atmosphère de rougeVif, sang, bordeaux, cerise. Vermeil, c’est le new dress code des boîtes à la mode, grenat c’est la couleur de la lingerie en dentelle et satin que j’aurais aimé enfiler si… Pourpre, la couleur de l’écrin dans lequel aurait délicatement reposé sa bague… Et écarlate, la couleur de mon faciès en bredouillant « Oui j’accepte… » Sauf que voilà, rien n’est comme je veux…
Il n’est plus là et je l’aime encoreuu.
Je fais quoi ?
Mes copines multi option dont remonteuse de moral m’ont traîné voir les gros cœurs d’un peu plus près.
Rendez-vous Darjeeling et Sephora, des promos en veux tu - on t'en donne. Détour par la Fnac et achat d’un coffret 3 CD en supra promo, « Vos plus belles chansons d’amour ». Comme ça j'pourrais pleurer sur "Ne me quitte pas " et autre "I'm sorry" .Carte bleue débitée de 32€ et petit coup sur mon épaule… Soumaïla se perd dans les DVD d’Obispo. Clémence s’écoute les Saïan…
Une odeur … Eau Sauvage de Dior.
Me suis toujours demandé comment on pouvait porter ça. C’est d’un classique !
Mais c’est le sien…
« Tu consultes jamais ton mail »
« … »
« 2 pages… »
« … pardon ? », sur que j’avais l’air bécasse…
« Je t’ai envoyé un mea culpa de deux pages… »
J’ai téléporté toutes mes résolutions dans mon inconscient et sous l’œil attendri de Clémence et réprobateur de Soumaïla aie reçu mon premier baiser de l’année.
En bon français on dit « processus de réconciliation enclenché »
Je me sens… Incarnat !

A suivre...
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 06:56
BJ-resolutions.gifL E S   R E F L E X I O N S   D E   BJ


Partagez l'univers de BJ jeune métisse franco-sénégalaise de 24 ans vivant à Paris. A little bit déjantée, en surcharge pondérale perpétuelle, que ferait-elle sans ses meilleures amies, Clémence et Soumaïla ... ? Au soir du 31 décembre, elle se fait plaquer par son mec, un largage qui marque un nouveau départ. je vous invite àpartager ses réflexions et à me donner votre avis sur ce journal très particulier...

Bon d’accord, je suis un peu moins qu’une ratée…
Je suis juste une jeune femme légèrement bouleversée par un largage sentimental dans les règles un jour de nouvel an… Mais je vous l’avait dit, une gueule de bois plus tard je serais re-d’aplomb ! Alors dans la ligne 3 qui me crapahute de St Lazare à Sébastopol, je dresse sur un Clairfontaine tout neuf mes résolutions pour la nouvelle année. Certains comportements que j’ai sont extrêment néfastes à mon bien être et à mon équilibre, hum… donc changer, évoluer, me remettre en question ne sauraient être autre chose que des solutions. J’ai donc baptiser cette liste, Liste des « Résolucheunn »
Rouge : Hype important
Vert amande : s'y mettre sérieusement
Rose bonbon : mouais...

Résolucheunn number one : m’auto-confronter
Depuis ma naissance dans la chambre de bonne de mes parents sise sous les toits à Gagny il y a un 24 ans, j’ai un gros problème d’identité. J’ai beau me chercher, j’ai du mal à me trouver. Papa black, maman toubab… bébé café au lait. Mélange des races, des cultures des religions. Colère des familles respectives voire racisme latent. Hum… Moi dans tout ça ? Ben déracinée tiens ! Avec une mère absente et un père en exil ayant fui des beaux parents xénophobes…keske j’aurais bien pu devenir sinon une perturbée de l’identité nationale ? Je décide donc en cet instant précis de tout faire pour retrouver mes racines. En être fière. Accepter ma naissance comme étant le choix de mes parents. Autrement dit il ne sert à rien de culpabiliser pour les conséquences de choix qui ne furent ni les miens ni ceux de mon frère. Bref assumer mon histoire, mon patrimoine, mon passé et tout ce qui arrivera. Je décide aussi de reprendre contacte avec la famille de ma mère aux abonnés absent depuis une mémorable dispute entre ma mère et la sienne à propos de porter son bébé sur le dos en plein supermarché… Dès que je rentre, me connecter sur les pages blanches en Bretagne. Faire pareil avec le bled. Rencontrer enfin la femme de mon père et gérer toute forme d’agression avec stoïcisme et maturité… et pourquoi pas, humour…

Résolucheunn number two : Arrêter de fumer des Vogues, voire arrêter de fumer tout court.
Ça ça va être supra dur ! Comment ça pourquoi ? Mais parce que je fais partie des 300 millions de femmes qui se trouvent super classe avec une Vogue au bec tiens. Non mais franchement. Quoi de plus stylé qu’une nana parlant de la grippe aviaire et tenant négligemment entre les deuxièmes phalanges des doigts de la main droite une Vogue… Oui je sais, c’est stupide mais c‘est comme ça. Quand j’ai de gros doutes sur mon pouvoir de séduction, je me fringue comme Halle Berry au Oscars, je me maquille hype classe, j’allume une vogue et raconte à mon miroir mon autre vie. (Celle ou je suis une publicitaire New-yorkaise overbookée qui sort avec trois hommes en même temps…) et mon indice sex appeal remonte immédiatement. Evidemment après toute ces années je suis accro à la nicotine et la clope est devenu un besoin. Bon. On va déjà diminuer le nombre d’unité à la journée, après on verra.

Résolucheunn number three : Avoir une alimentation saine, voire me mettre au régime
J’ai une passion pour les plats du bled et… du gras sur le bide. Une bonne épaisseur genre 3 bons centimètres. Quand je contracte les abdos, j’ai une couche de graisse qui s’accordéonise du Mont de Vénus au nombril… plus disgracieux tu meurs ! Clémence à un ventre ultra plat. Chais pas comment elle fait. Moi je devrais arrêter de manger pendant deux trimestres pour avoir ce résultat. Question de morphologie… Impossible de me discipliner.. Trois ans que je promets d’arrêter les boissons gazeuses qui ne font pas bon ménage avec mon côlon récalcitrant. Trois ans que l’on m’a découvert une colopathie fonctionnelles. Trop gros côlon, donc trop sensible. Donc constipation, donc ballonnement et autres délices gastro intestinaux. Les solutions ? Pas compliqué, juste boire plusieurs verres d’eau à jeun, plus de fibres, de fruits et de légumes cuits. Plus de coca, plus de fromage, plus de pain… le bagne quoi ! Bon on va quand même programmer des efforts non ! Aller, moins de coca pour commencer. Tope là !

Résolucheunn number four : Faire du sport voire lutter activement contre ma cellulite
Cela doit faire une bonne douzaine d’année que j’ai pris la décision de faire 15 minutes d’abdos fessiers tous les soirs. Rien à faire. J’ai du m’inscrire trois ou quatre fois dans une salle de sport pour cesser d’y aller au bout de deux séances et d’une centaine de microcourbatures. En fait pour être vraiment sincère, je n’ai pas fait de sport depuis ma dernière année de lycée. Depuis la terminale B 2C. A l’époque je faisais encore trois tours de piste sans tirer la langue. Aujourd’hui quand j’entend les portes du métro je ne sprinte pas, j’attends le prochain… Pas la peine de frôler la crise cardiaque pour gagner cinq minutes… ni pour perdre cinq grammes !

Résolucheunn number five : M’organiser dans mon boulot
Je vous l’ai dit je suis professeur de solfège. Dans un lycée de gosses de bourges. Et dans un collège en ZEP… comme ça j’ai les deux ! Je suis méga fainéante et supra bordélique. Donc je fais les cours de tête et je rends un devoir sur quatre… la honte ! J’improvise à tel point que quand je n’ai rien de prévu parce que pas préparer, je leur fait faire de l’impro, de l’acapella, des comptines ou des reprises de génériques télé. A faire : Planning, liste des évaluations, rédaction de leçons. Être une vraie prof quoi ! Me lever à l’heure, donc arrêter de me coucher à pas d’heure. Partager ma passion pour la musique avec mes élèves, m’inspirer de Jugnot dans « Les Choristes »

Résolucheunn number six : Être adulte dans ma vie sentimentale, voire arrêter de lire des Harlequins
Je passe ma vie le nez dans des bouquins sentimentaux…j’adore les Harlequins. Parfaitement ! Mon quotidien sentimental s’assimile tellement au néant que je préfère aller chercher mon lot d’émotion dans les collections Audace et Passion. Alors évidemment quand je reconnecte avec le quotidien tout me semble plat et cruellement anodin… Courage. Décidons par exemple de vivre cette folie romantiqueau quotidien. De la provoquer… Je commence par Zapper « LUI » et je m’y attelle. Mais comment zapper « LUI »… ? Pour l’instant mes neurones ne veulent pas mettre un point à cette histoire. Mais bon je n’ai pas eu de nouvelle depuis mon sms de licenciement…
Bon ben voilà mon arrêt, j’descends… On finira plus tard hein ?

A suivre…
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 06:45
BJ-deprime-3h.400jpg.jpgBJ-sapin.jpgL E S   R E F L E X I O N S   D E  BJ

Partagez l'univers de BJ jeune métisse franco-sénégalaise de 24 ans vivant à Paris. A little bit déjantée, en surcharge pondérale perpétuelle, que ferait-elle sans ses meilleures amies, Clémence et Soumaïla ... ? Au soir du 31 décembre, elle se fait plaquer par son mec, un largage qui marque un nouveau départ. je vous invite àpartager ses réflexions et à me donner votre avis sur ce journal très particulier...



Je suis une ratée !
Enfin pour plus de précision à cet heure précise, cette minute sonnante, ce tierce particulier, je suis une ratée. Parce que je sais que dans deux ou trois jours , à la lumière diurne, quand j’aurais cuvé mon champagne et que j’y verrais plus clair, mon estime de moi refera surface. Pour l’instant, je regarde la trotteuse de l’horloge de ma cuisine (enfin ma kitchenette…) et je constate…
Je constate qu’au lieu de m’éclater sur un dancefloor hyper branché de Paris en Xuly Bêt de la tête au pieds (accessoirement hairdesignée par Taj’)au bras d’un métrosexuel tout ce qu’il y a de plus craquant, je suis en train de me morfondre-ma-race en pagne batik et soutif, pieds nus sur le carrelage glacé de ma cuisine (enfin ma kitchenette…). Bougez pas, j’vais chercher une clope et je continue…
Pas-de-clope-mais-un-vieux-spif-oublié-par-mon-frangin-tant-qu’-à-faire, plus tard…
Palpitations.
Quand je pense à ce que je vis, à ce qui m’arrive, j’ai des palpitations…
D’un seul coup mon cœur s’ébranle comme le Colombes-Le Stade, brutalement.. sans crier gare, sans sonnettes. Le stress, le gros…Ce connard de Barthélemy a osé ! Ce plouc de mes deux à osé me plaqué. Par Sms. Un 31 décembre à 09h 36 du matin. Moi BJ (merci de prononcer Bidjii…)
Me faire ça à moi, qui ai daigné m’intéresser à son insignifiante personne.
Moi qui ai accepté de dîner avec lui au KFC(en guise de première invite y’avait mieux non ?)
Moi qui ai supporté sans rien dire ces interminables blablas sur Lénine, le Kremlin et la vodka (passionné par la Russie comme lui, y’en a pas deux…)
Moi qui ai constaté, accepté, supporté son attribut à peine plus long qu’une knaki ball et qui en plus ai passé tout mon temps à le rassurer (mais si si je t’assure, je la sens…) Non mais j’y crois pas… !
Me faire ça à moi ! Et en plus un jour de l’an, non mais je rêve !

Quand le bip du message m’a tiré de mon sommeil, j’ai tout de suite pensé à Soumaïla et à Clémence. On avait prévu un shopping spécial 31 décembre étape peaufinage. Soumaïla voulait un foulard bleu turquoise avec des perles pour aller avec son pantacourt en satin et Clémence cherchait encore Ze paire of shoes… J’ai donc sorti ma tête de sous ma couette Vichy violet et j’ai tiré sur mon nokia par le fil du chargeur en souriant vaguement prête à lire un truc du genre « Au feu » ! Départ dans dix minutes !
Alors quand j’ai vu que l’expéditeur du message était « LUI » (c’est comme ça que je l’ai identifié), j’ai levé un sourcil interrogateur. « LUI » m’envoie rarement des sms et « LUI » ingénieur du son est rarement debout aux aurores. Bien qu’ayant les yeux mi-clos et les neurones encore en mode éveil, j’ai pu – Hélas – lire la prose de « LUI », « Pe + marre 2 ton KractR, préfR KC, sorry ! »
Larguée.
Au sens propre comme au figuré.
C’est là que les premières palpitations ont débarqué.
Lu, relu. Verifier, reverifier. Pas l’ombre d’un doute ; je venais de me faire plaquer comme une vulgaire malpropre par un mec avec qui j’avais dîné la veille au soir. Un dîner normal. Je veux dire sans signes annonciateurs quoi ! Bon Ok, j’ai changé trois fois ma commande mais ça c’est classique et il a l’habitude. Tout comme il a l’habitude que je demande de la mayo, du ketchup et de l’huile d’olive. Que je râle sur le service puis sur le pourboire…Bon c’est vrai aussi qu’on s’est un peu pris la tête sur le programme du 31 qu’il voulait coûte que coûte passer avec ses potes mais bon. On en avait déjà parlé de cette soirée chez Yoan, un pote designer chez Courrèges. Une soirée hyper VIP sur une péniche. Ben quoi, y’a pas de mal à réveillonner sur une péniche que je sache, non ?
Apparemment si.
Du coup je suis seule, célibataire limite veuve quoi, je suis une ratée je vous dis !

Quand j’ai trouvé la sortie du labyrinthe de ma torpeur. Il était midi. J’étais toujours avachie sur ma couette (plutôt prostrée d’ailleurs), incrédule, immobile, mon mug de café froid débordant de mégots de Vogue que j’avais enchaînées les unes après les autres histoire d’accélérer la connexion des mes neurones entre eux. Pour comprendre… Comment ? Pourquoi ? Enfin trouver une raison, une excuse, une cause. Parce que côté conséquences, y’a pas à dire, j’étais servie… Midi et pas un seul appel. Ni Soumaïla, ni Clémence, ni personne… recouette, reclope et repalpitations jusqu’à 14h… Nouvel élément, la télécommande sur laquelle j’appuyais comme une malade. Zapper, zapper encore, zapper toujours. Ne rien voir, ne rien entendre mais surtout continuer de zapper. Suis tomber sur un truc société sur les couples (comme par hasard) Une quadra blondasse fadasse expert en somatisation conjugale chevrotait bêtement : « Les processus psychiques retentissent sur le corps et engendrent bien des dérèglements qui, à leur tour, affectent le vécu psychologique. Le psychique et le biologique sont en constante interaction… » (ben voyons…)

La première larme à coulé sans que je m’en rende compte à 16h 40, quand Clémence m’a envoyé un gentil « Si t voiyé les SKrp1…tro top ! », Soumaïla à suivi trente minutes plus tard « Foulard trouvé, Galeries Lafayette, bizoos ». Le co-auteur de mes jours consultant en économie de développement en Gambie m’a ensuite appelé pendant 45 minutes pour me dire qu’il regrettait de ne pas m’avoir laissé faire ma boum de 17 ans, l’Actor Studio l’année suivante et partir pour le Bangladesh avec Aide sans Frontières à 22 ans. Qu’il m’aimait même si il ne me l’a jamais dit et que maman lui manque beaucoup et qu’il est seul et qu’il déprime et qu’il… pleure ! Voilà en plus de mon désarroi grand comme le Fujiyama, j’ai du gérer les états d’âme de mon traditionaliste de père que les fêtes de fin d’année ont toujours rendu humain version mea culpa-je-me-remet-en-question. J’ai donc puisé dans mes dernières énergies (en cet instant précis non renouvelables…) pour lui prodiguer réconfort et consolation. Lui dire que la boum de 17 ans aurait de toute façon été naze, on aurait été que des filles cruches et empotées et on aurait regardé les garçons comme des objets hétéroclites non identifiés. Aujourd’hui que j’enseigne le solfège pour 1260 € par mois à des gamins en carence de politesse alors que j’ai fait un Masters en Finance, il ne peut pas m’en vouloir plus que je ne lui en ai voulu à ce moment là. Et pis finalement le Bangladesh c’était pas une si bonne idée, c’est l’année de mes 22 ans, en rentrant en Licence à St Denis que j’ai rencontré Clémence et Soumaïla…

Dans la seconde où j’ai raccroché avec mon père…la deuxième larme à coulé.
Quelque chose de tiède et d’humide qui a augmenté mes pulsations cardiaques. J’étais mal. Je déteste pleurer, je trouve que c’est pour les faibles, les couilles molles… J’ai essayé de respirer, j’ai pensé très fort « Prayama », praya : force vitale du souffle, ayama : maîtriser… Pff ! Tu parles, neuf mois de yoga à 20 € la séance et même pas cap de retenir des larmes !
J’ai pensé à ma maman chérie à qui je dois mon caractère bien trempé et qui a pris congé un soir de giboulées en percutant de plein fouet un camion plein de vaches… j’ai pensé à mon papa qui veuf alors que je n’avais que huit ans a du rentrer au bercail sous les baobabs sénégalais, trop sonné pour rester en France. A l’occasion je vous raconterais la réadaptation au bled jusqu’au bac… J’ai pensé au reste de sa vie plus ou moins passé à rechercher ma mère dans toutes les autres femmes. J’ai pensé à sa femme sénégalaise, mère de mes deux demi-sœurs en perpétuel combat avec moi la fille-de-la-blanche…J’ai pensé à « LUI » mécréant sentimental…

19h. je suis descendue au Shopi en bas de chez moi, évidemment au milieu des files monstrueuses de parisiens pressés d’aller se customiser pour le réveillon, mon bas de pyjama rose et mon vieux sweat « team Jolie » dénotaient… La tête haute et les yeux gonflés, j’ai réglé mon champagne, ma flûte en plastique et ma boîte de kleenex. La caissière avait sûrement envie de me dire « Bonne année Mademoiselle » mais devant mon air de pur félicité, elle n’a pas osé…

21h. J’en suis à la cinquième flûte, je suis sur la planète Saturne et je suis une ratée.
Mes copines chéries doivent être en plein préparatifs. « LUI » doit être en plein préparatifs. Le monde entier s’apprête à s’embrasser sous le houx et moi je noie mon cafard dans un Moët et Chandon. Si je pouvais je me noierais bien dans la flûte, mais elle est trop petite.

Je suis métisse et je ne l’assume pas toujours. Je suis orpheline de mère. Mes copines de toujours m’ont lâché pour aller s’éclater avec leur doudou. Mon mec m’a gentiment signifié mon congé. J’ai un compte en banque à découvert, une colopathie fonctionnelle, des cheveux ingérables, un spot naissant sur le menton et une sérieuse céphalée qui pointe. Ma robe Xuly Bët aubergine attend toujours dans son papier glacé.
Et elle attendra longtemps… Au moins jusqu’à l’année prochaine.
Parce qu’il est 22h48.
Que je me saoule comme une pétasse de célibataire plaquée que je suis.
Et parce que ue je vais passer le réveillon du 31 décembre seule dans ma cuisine (enfin ma kitchenette…) en pyjama rose et sweat « Team Jolie » à boire du Moet dans une flûte en plastique.
Chuis une ratée, je vous dis.


à suivre...
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