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  • : Le blog de Zen-en-toutt-cirkonstanss
  • : Viens partager ma philosophie et mes écrits, et découvrir mille et une chose sur l'homo senegalensis avec "SENEGALAISERIES" et "MON DICO PERSO", les tarabiscotages de la vie en couple avec "VIE A 2 HORS DU BLED" et la question du metissage et du retour au bled avec "LES REFLEXIONS DE BJ" Humour et optimisme sont les maîtres mots de ce blog. L'Afrique c'est peut-être dur, mais comme Phileas Fog, on y arriveraaaaaaaaaa ! Bon surfing !
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  • Zen-en-toutt-cirkonstanss
  • 30 ans,sénégalaise, journaliste,  stupidement optimiste et positivement amoureuse de mon continent. Aime écrire er rêvasser.
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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 06:45
BJ-deprime-3h.400jpg.jpgBJ-sapin.jpgL E S   R E F L E X I O N S   D E  BJ

Partagez l'univers de BJ jeune métisse franco-sénégalaise de 24 ans vivant à Paris. A little bit déjantée, en surcharge pondérale perpétuelle, que ferait-elle sans ses meilleures amies, Clémence et Soumaïla ... ? Au soir du 31 décembre, elle se fait plaquer par son mec, un largage qui marque un nouveau départ. je vous invite àpartager ses réflexions et à me donner votre avis sur ce journal très particulier...



Je suis une ratée !
Enfin pour plus de précision à cet heure précise, cette minute sonnante, ce tierce particulier, je suis une ratée. Parce que je sais que dans deux ou trois jours , à la lumière diurne, quand j’aurais cuvé mon champagne et que j’y verrais plus clair, mon estime de moi refera surface. Pour l’instant, je regarde la trotteuse de l’horloge de ma cuisine (enfin ma kitchenette…) et je constate…
Je constate qu’au lieu de m’éclater sur un dancefloor hyper branché de Paris en Xuly Bêt de la tête au pieds (accessoirement hairdesignée par Taj’)au bras d’un métrosexuel tout ce qu’il y a de plus craquant, je suis en train de me morfondre-ma-race en pagne batik et soutif, pieds nus sur le carrelage glacé de ma cuisine (enfin ma kitchenette…). Bougez pas, j’vais chercher une clope et je continue…
Pas-de-clope-mais-un-vieux-spif-oublié-par-mon-frangin-tant-qu’-à-faire, plus tard…
Palpitations.
Quand je pense à ce que je vis, à ce qui m’arrive, j’ai des palpitations…
D’un seul coup mon cœur s’ébranle comme le Colombes-Le Stade, brutalement.. sans crier gare, sans sonnettes. Le stress, le gros…Ce connard de Barthélemy a osé ! Ce plouc de mes deux à osé me plaqué. Par Sms. Un 31 décembre à 09h 36 du matin. Moi BJ (merci de prononcer Bidjii…)
Me faire ça à moi, qui ai daigné m’intéresser à son insignifiante personne.
Moi qui ai accepté de dîner avec lui au KFC(en guise de première invite y’avait mieux non ?)
Moi qui ai supporté sans rien dire ces interminables blablas sur Lénine, le Kremlin et la vodka (passionné par la Russie comme lui, y’en a pas deux…)
Moi qui ai constaté, accepté, supporté son attribut à peine plus long qu’une knaki ball et qui en plus ai passé tout mon temps à le rassurer (mais si si je t’assure, je la sens…) Non mais j’y crois pas… !
Me faire ça à moi ! Et en plus un jour de l’an, non mais je rêve !

Quand le bip du message m’a tiré de mon sommeil, j’ai tout de suite pensé à Soumaïla et à Clémence. On avait prévu un shopping spécial 31 décembre étape peaufinage. Soumaïla voulait un foulard bleu turquoise avec des perles pour aller avec son pantacourt en satin et Clémence cherchait encore Ze paire of shoes… J’ai donc sorti ma tête de sous ma couette Vichy violet et j’ai tiré sur mon nokia par le fil du chargeur en souriant vaguement prête à lire un truc du genre « Au feu » ! Départ dans dix minutes !
Alors quand j’ai vu que l’expéditeur du message était « LUI » (c’est comme ça que je l’ai identifié), j’ai levé un sourcil interrogateur. « LUI » m’envoie rarement des sms et « LUI » ingénieur du son est rarement debout aux aurores. Bien qu’ayant les yeux mi-clos et les neurones encore en mode éveil, j’ai pu – Hélas – lire la prose de « LUI », « Pe + marre 2 ton KractR, préfR KC, sorry ! »
Larguée.
Au sens propre comme au figuré.
C’est là que les premières palpitations ont débarqué.
Lu, relu. Verifier, reverifier. Pas l’ombre d’un doute ; je venais de me faire plaquer comme une vulgaire malpropre par un mec avec qui j’avais dîné la veille au soir. Un dîner normal. Je veux dire sans signes annonciateurs quoi ! Bon Ok, j’ai changé trois fois ma commande mais ça c’est classique et il a l’habitude. Tout comme il a l’habitude que je demande de la mayo, du ketchup et de l’huile d’olive. Que je râle sur le service puis sur le pourboire…Bon c’est vrai aussi qu’on s’est un peu pris la tête sur le programme du 31 qu’il voulait coûte que coûte passer avec ses potes mais bon. On en avait déjà parlé de cette soirée chez Yoan, un pote designer chez Courrèges. Une soirée hyper VIP sur une péniche. Ben quoi, y’a pas de mal à réveillonner sur une péniche que je sache, non ?
Apparemment si.
Du coup je suis seule, célibataire limite veuve quoi, je suis une ratée je vous dis !

Quand j’ai trouvé la sortie du labyrinthe de ma torpeur. Il était midi. J’étais toujours avachie sur ma couette (plutôt prostrée d’ailleurs), incrédule, immobile, mon mug de café froid débordant de mégots de Vogue que j’avais enchaînées les unes après les autres histoire d’accélérer la connexion des mes neurones entre eux. Pour comprendre… Comment ? Pourquoi ? Enfin trouver une raison, une excuse, une cause. Parce que côté conséquences, y’a pas à dire, j’étais servie… Midi et pas un seul appel. Ni Soumaïla, ni Clémence, ni personne… recouette, reclope et repalpitations jusqu’à 14h… Nouvel élément, la télécommande sur laquelle j’appuyais comme une malade. Zapper, zapper encore, zapper toujours. Ne rien voir, ne rien entendre mais surtout continuer de zapper. Suis tomber sur un truc société sur les couples (comme par hasard) Une quadra blondasse fadasse expert en somatisation conjugale chevrotait bêtement : « Les processus psychiques retentissent sur le corps et engendrent bien des dérèglements qui, à leur tour, affectent le vécu psychologique. Le psychique et le biologique sont en constante interaction… » (ben voyons…)

La première larme à coulé sans que je m’en rende compte à 16h 40, quand Clémence m’a envoyé un gentil « Si t voiyé les SKrp1…tro top ! », Soumaïla à suivi trente minutes plus tard « Foulard trouvé, Galeries Lafayette, bizoos ». Le co-auteur de mes jours consultant en économie de développement en Gambie m’a ensuite appelé pendant 45 minutes pour me dire qu’il regrettait de ne pas m’avoir laissé faire ma boum de 17 ans, l’Actor Studio l’année suivante et partir pour le Bangladesh avec Aide sans Frontières à 22 ans. Qu’il m’aimait même si il ne me l’a jamais dit et que maman lui manque beaucoup et qu’il est seul et qu’il déprime et qu’il… pleure ! Voilà en plus de mon désarroi grand comme le Fujiyama, j’ai du gérer les états d’âme de mon traditionaliste de père que les fêtes de fin d’année ont toujours rendu humain version mea culpa-je-me-remet-en-question. J’ai donc puisé dans mes dernières énergies (en cet instant précis non renouvelables…) pour lui prodiguer réconfort et consolation. Lui dire que la boum de 17 ans aurait de toute façon été naze, on aurait été que des filles cruches et empotées et on aurait regardé les garçons comme des objets hétéroclites non identifiés. Aujourd’hui que j’enseigne le solfège pour 1260 € par mois à des gamins en carence de politesse alors que j’ai fait un Masters en Finance, il ne peut pas m’en vouloir plus que je ne lui en ai voulu à ce moment là. Et pis finalement le Bangladesh c’était pas une si bonne idée, c’est l’année de mes 22 ans, en rentrant en Licence à St Denis que j’ai rencontré Clémence et Soumaïla…

Dans la seconde où j’ai raccroché avec mon père…la deuxième larme à coulé.
Quelque chose de tiède et d’humide qui a augmenté mes pulsations cardiaques. J’étais mal. Je déteste pleurer, je trouve que c’est pour les faibles, les couilles molles… J’ai essayé de respirer, j’ai pensé très fort « Prayama », praya : force vitale du souffle, ayama : maîtriser… Pff ! Tu parles, neuf mois de yoga à 20 € la séance et même pas cap de retenir des larmes !
J’ai pensé à ma maman chérie à qui je dois mon caractère bien trempé et qui a pris congé un soir de giboulées en percutant de plein fouet un camion plein de vaches… j’ai pensé à mon papa qui veuf alors que je n’avais que huit ans a du rentrer au bercail sous les baobabs sénégalais, trop sonné pour rester en France. A l’occasion je vous raconterais la réadaptation au bled jusqu’au bac… J’ai pensé au reste de sa vie plus ou moins passé à rechercher ma mère dans toutes les autres femmes. J’ai pensé à sa femme sénégalaise, mère de mes deux demi-sœurs en perpétuel combat avec moi la fille-de-la-blanche…J’ai pensé à « LUI » mécréant sentimental…

19h. je suis descendue au Shopi en bas de chez moi, évidemment au milieu des files monstrueuses de parisiens pressés d’aller se customiser pour le réveillon, mon bas de pyjama rose et mon vieux sweat « team Jolie » dénotaient… La tête haute et les yeux gonflés, j’ai réglé mon champagne, ma flûte en plastique et ma boîte de kleenex. La caissière avait sûrement envie de me dire « Bonne année Mademoiselle » mais devant mon air de pur félicité, elle n’a pas osé…

21h. J’en suis à la cinquième flûte, je suis sur la planète Saturne et je suis une ratée.
Mes copines chéries doivent être en plein préparatifs. « LUI » doit être en plein préparatifs. Le monde entier s’apprête à s’embrasser sous le houx et moi je noie mon cafard dans un Moët et Chandon. Si je pouvais je me noierais bien dans la flûte, mais elle est trop petite.

Je suis métisse et je ne l’assume pas toujours. Je suis orpheline de mère. Mes copines de toujours m’ont lâché pour aller s’éclater avec leur doudou. Mon mec m’a gentiment signifié mon congé. J’ai un compte en banque à découvert, une colopathie fonctionnelle, des cheveux ingérables, un spot naissant sur le menton et une sérieuse céphalée qui pointe. Ma robe Xuly Bët aubergine attend toujours dans son papier glacé.
Et elle attendra longtemps… Au moins jusqu’à l’année prochaine.
Parce qu’il est 22h48.
Que je me saoule comme une pétasse de célibataire plaquée que je suis.
Et parce que ue je vais passer le réveillon du 31 décembre seule dans ma cuisine (enfin ma kitchenette…) en pyjama rose et sweat « Team Jolie » à boire du Moet dans une flûte en plastique.
Chuis une ratée, je vous dis.


à suivre...
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